Pourquoi ce blog ?

Croiser la notion de crise avec l’acte de créer ; il semble que ces deux éléments renvoient à toutes les réflexions sur le vivant.

S’inspirant d’un parcours personnel et professionnel, cette croisée ouvre et interroge à la fois pour l’individu, sa place et ses limites dans l’espace du social et du politique.

La crise, ce n’est pas l’urgence. C'est un processus de maturation auquel une personne se trouve confronté. Elle peut y répondre selon des axes réflexifs, qui lui sont propres et une temporalité qu'elle arrive à dégager.

On parlera de la crise comme un temps que le sujet se donne à la réflexion permettant d’opérer des choix, choix de s’y confronter seul ou choix d’en appeler à un autre pour en proposer des modes singuliers et spécifiques de résolutions.

vendredi 12 septembre 2014

La relation conflictuelle dans la parentalité adoptive



Résumé :

Cet article s’appuie sur une expérience d’écoutant à la permanence téléphonique mise en place par l’Association locale "Enfance et Famille d’Adoption". Nous y repèrerons une évolution propre à la dynamique du mouvement associatif parental pour s’interroger sur les points forts qui semble organiser la naissance des conflits dans la relation parentale adoptive.

Mots clés : histoire, écoute, temps, lien, place, limites et violence

Vous pouvez lire l'introduction de l'article ci-dessous, mais vous pouvez aussi le télécharger (pdf).

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Disons de suite en préambule que toute observation ou orientation dégagée ici doit être prise comme piste de réflexion et non comme un essai ou une tentative de généralisation. En effet, nous ne sommes pas ici dans le cadre d’une analyse statistique avec les projections que celle-ci permet à partir d’un échantillon.
Toute généralisation stigmatiserait la question posée et serait totalement contre-productive.

Animant une permanence téléphonique d’écoute dans le cadre d’EFA, des responsables associatifs m’ont demandé mon avis sur la façon dont ils pourraient aborder la question suivante en réunion :

Les familles adoptives ayant des enfants grands, adolescents ou jeunes adultes, sont de moins en moins présentes dans les rencontres festives ou associatives. Les familles nous informent cependant de difficultés qui surgissent au détour d’une scolarité, d’incompréhensions dans le changement soudain et répété d’attitude chez leur enfant adolescent, ou de réponses inadaptées face à des choix ou des séparations qu’offre la vie de jeune adulte. Elles nous signalent la répétition de phénomènes de rupture, d’épisodes discordants, d’états de tension aiguë et de passages à l’acte agressifs ou violents, et interrogent la nature de ceux-ci quand ils apparaissent dans ce cadre spécifique de la parentalité adoptive.

Pour tenter de répondre à ces absences lors des rencontres, il faut parler des raisons qui amènent les postulants ou les jeunes couples adoptants à participer aux réunions associatives ou simplement à prendre contact.


Resituons déjà le cadre de l’accueil des couples postulant à l’adoption ou ayant accueilli récemment l’enfant

La grande majorité des participants aux manifestations associatives (rencontres festives, assemblée générale ou conférences) sont des couples postulant à l’adoption ou ayant accueilli assez récemment un enfant. Pour ces familles, les questions ou difficultés résident dans ces moments «tourbillon» entre attente et accueil : le temps d’attente de l’agrément et l’orientation de la démarche (enfant petit ou grand, fratrie ou autres particularités, démarche avec une œuvre ou démarche directe, fiabilité des intervenants dans le pays et budget consacré). Cette étape est marquée par l’accompagnement des services sociaux de protection de l’enfance, nécessaire à l’obtention de l’agrément en vue de l’accueil de l’enfant.

Pour certains, avant l’arrivée de l’enfant, les rencontres associatives apportent, outre des renseignements concrets et des récits sur des «tranches de vie», un éveil sur les questions à venir et les difficultés futures possibles dans les démarches, au moment de l’accueil et des premiers développements éducatifs. Ces rencontres permettent aussi l'ébauche d’une relation à l’enfant imaginaire, celui que l’on se façonne, pour tenter d'apprivoiser l'incertitude.

Pour d’autres, ces moments de rencontre sont importants au moment de l’accueil de l’enfant. Ils permettent un ajustement des liens et une «naissance à la parentalité». C’est une étape d’assimilation et de reconnaissance, opérant des remaniements du rythme au quotidien des liens familio-socio-professionnels, ouvrant à des échanges affectifs réciproques et gratifiants, enveloppés de l’attention parentale que nécessitent et permettent les liens au très jeune  enfant.

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